Portraits de voyage

Voici tout les portraits effectués pendant le voyage

 

Le village d'Amed, Bali, 28 juin 2013

 


Kadek:
Age: 32 ans
Situation familiale: 3 sœurs . Marié, deux enfants de 3 et 5 ans.
Travail: Gérant à temps partiel de l'auberge "Manis guest house" et employé dans un hôtel de luxe

 

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Particularité: Kadek est un grand francophile. Il nous a accueillis dans son auberge avec un français excellent et un sourire jovial. Ses enfants se prénomment Nicolas et Carla. Devant notre étonnement il nous explique "j'aime bien "travailler plus pour gagner plus". Même si "le changement c'est maintenant"". Entendre ces slogans dans la bouche d'un villageois balinais a quelque chose de vraiment décalé, il nous a tout de suite été sympathique. C'est lui qui nous a invités à la fête des trois mois de sa nièce.

 


Wayan le jeune
Age: 30 ans
Situation familiale: marié, une fille de 3 mois. C'est le cousin de Kadek
Travail: Gérant du reggae bar d'Amed

 

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Wayan est à gauche

Particularité: Wayan le jeune a probablement le sourire le plus contagieux du village. Toujours franchement content de nous croiser dans le village, il nous gratifie toujours de quelques mots de français qu'il parle un peu. On ne sait pas si sa bonne humeur venait de la cérémonie ou s'il est toujours comme ça, mais c'est un sacré personnage. Il a fait de son bar le lieu de vie nocturne de Amed.


Wayan l'ancien:
Age: la cinquantaine
Situation familiale: Marié avec un fils et une fille. Un des 19 oncles de Kadek et Wayan.
Travail: conducteur de taxi pour les hôtels

 

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Particularité: Wayan était notre professeur de préparation de cochon. De la brochette, à l’emballage en passant par le boudin dans feuille de bananier, il nous a tout expliqué patiemment par des mîmes et ses bribes franco-anglaises: "Brrrochettes" et "Brrrochettes coco!". Pendant la préparation il nous indique "this my brother". Un peu plus tard "this my brother". Encore plus tard "this my brother". "You how many brothers?" "20." "20!" "yes, my father 2 wives".

 

Katuk:
Age: la cinquantaine aussi
Situation familiale: marié avec 2 fils et une fille. Frère de Wayan l'ancien, oncle de Wayan le jeune et Kadek.
Travail: pécheur

 

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 Particularité: Pendant la cérémonie nous avons préparé des brochettes avec Katuk. Des 4, c'est celui qui parle le moins anglais et pourtant il nous a très gentiment proposé d'aller pêcher le lendemain, à 5h du mat´!! Malheureusement pendant deux jours la mer sera trop mauvaise pour mettre le bateau à l'eau. C'est notre plus gros regret d'Indonésie. Il nous invitera deux fois à boire le café chez lui et voir son bateau.

 

Pendant notre séjour à Amed, nous avons donc eu la chance de rencontrer cette famille. Ouverts, curieux et voulant partager leur coutume, Kadek, Wayan le jeune, Wayan l'ancien et Katuk ont fait de ces quatre jours les meilleurs que nous avons passé à Bali: MATAT SUKSMA!


Tang Wei, four sisters mountain, Chine, 1 juin 2013

Si un jour vous passez par la vallée des quatre sœurs près de Chengdu séjournez au "iced rock bar". La déco faite maison est très sympa: des symboles tibétains sur les murs, un coin lecture avec des livres de montagne, un lustre en tirettes de canettes bière, des instruments de musique derrière et deux chiens devant.  C'est le repère de Tang Wei. 

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-la batterie: Tang Wei est né à Chengdu dans les années 70. Son truc en grandissant c'est la musique, le hard rock! Il est guitariste dans un groupe. Ils reprennent des classiques: les Who, les Doors etc... Ils font aussi des compos et enregistrent un disque. mais...

-les livres de montagne: le futur hôtelier découvre la montagne. À 12h de voiture de son groupe de hard rock, Rilong: une vallée magnifique commençant par 3 hauts sommets faciles, et qui en contient 40 autres extrêmement difficiles (20 sont toujours invaincus). C'est le coup de foudre, il s'installe et ouvre directement son auberge/bar.

-un lustre en tirettes de canettes de bières: Même près des montagnes le rocker reste vivant. Tous les ans des amis le rejoignent pour deux semaines. Ceux sont des superstars du rock en Chine. Ils viennent donc souffler un peu chez Tang Wei, l'air pur, les instruments pour se détendre et les bières pour le bon temps. Et notre hôte tient le rythme toute l'année: quand on est rentrés de rando il dormait encore à 11h du mat',

-les chiens devant: c'est deux toutous grands, poilus et calme sont aussi les compagnons de cordée du passionné de montagne. Il les a emmenés faire les trois premiers sommets de la vallée: 5 025m, 5 276m et 5 355m. Tangwei adore la montagne. Calme la plupart du temps, ses yeux brilleront quand il vous parlera de l'histoire de l'alpinisme dans la vallée. Et pour cause il héberge plus d'une expédition sur deux, plusieurs des alpinistes sont devenus ses amis.

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-les symboles tibétains: Ça fait 11 ans que le gars de Chengdu vit en montagne. Il s'est parfaitement intégré au village. Au premier étage on voit de la viande en train de sécher. Au deuxième il prépare des herbes locales pour le "thé". Il paraît que ça fait voler... Et bientôt il partira cueillir d'autres fruits sauvages dans la forêt, en suivant les conseils des anciens.

-le vide: mais ce qu'on ne voit pas dans l'auberge est le plus important pour TangWei: sa femme et sa fille. Elle a accouché il y a 11 mois, à Chengdu. Mais Rilong est à 3 600m, un peu haut pour un système respiratoire en développement. Alors le bébé et la maman reste en ville et le papa à la montagne. Il ne pourra les rejoindre définitivement qu'en octobre à la fin de la saison. En attendant c'est skype et quelques allers-retours trop rares et trop courts.

Mais on peut être sûr que la petite crapahutera bientôt sur les montagnes au grand plaisir de ses parents, avec comme "oncle et tante" les alpinistes renommés en quête de sommets vierges. A un jour peut-être!

 

Adam, un hamburger dans un plat de nems, Dali, Chine, 5 mai 2013

 

Tu vois, ça faisait un bail qu'on était en Chine quand on a rencontré Adam. On créchait dans une p'tite ville de l'ouest, Dali. Là, il y avait moy' de grimper. Et Adam était le gars qui louait le matos. Bien cool, il nous a amenés au patelin en bas de la falaise. On a profité du trajet pour savoir comment un Meïguorenne (un amerloque) avait pu atterrir ici avec une femme de l'Empire du milieu, un gamin bridé et une agence de voyage.

Adam est de Philadelphie. Mais comme il veut voir aut´chose, il bûche sur du chinois à la fac. C'est l'occas' d'aller se faire un semestre à Shanghai. Là-bas c'est party time! La vie coûte rien, il en profite à bloc. De retour aux States il finit ses études et renquille chez les Célestes en 2007.

 

Mais tu sais, quand il retourne à Shanghai il accroche plus: y a gavé d'monde, plein de pollution. Il trace sa route jusqu'à Kunming, la cité de l'éternel printemps. Mais là pareil, trop de peuple, trop de bruit. Il remonte donc à Dali. C'est genre un Annecy sinisé, le lac, la montagne, la vieille ville. Là c'est la glande, mais sportive. Il repère deux trois falaises à monter. Il faut équiper les voies. Alors le ricain va squatter à Yaungshuo, la destination escalade de la Chine. Il apprend à planter des clous dans le rocher pour sécuriser la grimpe. Il rencontre aussi sa futur brune. Comment un couple sino-rican se forme? demandai-je. Comme partout dans une soirée entre potes. Ca parlait politique chinoise, "she was the annoying one". (Elle c'était la reloue).

Adam se rentre à Dali avec cordes, spits, ciment et surtout sa futur femme. Ils équipent des voies et montent une agence de location de matos de sport. Ils proposent vélo, randonnée, kayak, escalade. Comme il est du genre à aimer crapahuter dans la montagne, très vite, il connait plus de coins que les locaux. Leur boite marche bien. Après 2 ans ils rajoutent les pizzas à la carte de leur prestation et ils enfournent aussi un polichinelle chez madame.

 

Climb Dali Staff

Adam (casquette orange) avec son équipe

 

Au final la vie en jaune convient bien à Adam. Mais sa moitié veut que leur rejeton étudie aux US. Car t'imagines bien, qu'entre la surpopulation jaune et la corruption locale, bachoter ici c'est pas l'idéal. 
On arrive au village en bas de la falaise. c'est Adam qui a conduit à travers ce souk qu'on appelle la route en Chine. "My wife says I'm worse than the local drivers". (Ma femme dit que je suis pire que les conducteurs locaux). Si ça c'est pas de l'intégration.



Anna, entre Changmai et Song Term, Thailande, le 6 avril 2013

 C'est dans le bus entre Changmai et Song Term, que nous rencontrons Anna la Brésilienne. Nous partons pour quelques jours à la ferme, sur le chemin elle nous raconte la vie qu'est la sienne. Elle a étudié le théâtre à l'université, en plus de jouer pour deux troupes à Sao Paulo. Une fois diplômée elle a essayé quelques temps d'enseigner, mais elle a renoncé en pensant "j'ai pas le niveau". Pour mélanger ses passions de l'art du spectacle et du voyage, elle part pour l'Inde apprendre des danses et voir des paysages.

 

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 Anna, moi et le malaisien

 Après plus de 4 mois l'Inde ça lui suffit. Elle part apprendre d'autres choses à Bali. Sur cette île les danses font partie des cérémonies, dans lesquelles chaque jour les villageois apportent des offrandes. Elle participe avec des masques et change facilement de rôle grâce à son style androgyne: elle a les cheveux courts, les jambes natures et peu de poitrine. Elle continue son voyage par le Vietnam et la Thailande. A Hanoi elle rencontre une belge dans une école de cirque. Dans deux semaines elle part la rejoindre en Belgique. Peut être la brésilienne se joindra à sa copine pour un projet d'art et d'éducation.  A moins qu'elle aille à Paris où la troupe d'Ariane Mnouchkine tiendra des auditions. En tout cas mélanger passion, travail et voyage c'est un beau projet. On lui souhaite de continuer à se régaler.

 

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Sophie avec un masque de danse baliné



Le professeur et le moine: Yangon, Myanmar, 19 mars 2013

Si la Thailande est le pays du sourire, Myanmar est le pays de la conversation. Les birmans vous abordent avec un grand sourire pour une petite discussion. Parfois elle se finit par la proposition d'un achat, cartes postales, ou d'un service, guide ou changement de monnaie. Pas besoin d'effort pour apprendre qui ils sont et ce qu'ils font.

Nous sommes à la pagoda Shwedagong, la plus grande pagode d'Asie du sud est. Nous flanons chacun de notre coté dans le lieu sacré, au milieu de centaines de pélerins. Un birman de 60 ans m'interpelle: "you have many shoes in your bag, are you alone?" Je porte les chaussures de Sophie et de maman mais je suis seul. Je lui explique. Il me répond "Je parle un peu francais, je fais le guide: Bouddha assis, Bouddah couché (en francais dans le dialogue)". C'est un ancien professeur, maintenant retraité. Deux de ses trois enfants sont étudiants. Le travail de guide lui permet d'aider ses enfants. Il fait les visites en anglais, francais, allemand et japonnais. Ma mère nous rejoint. Le guide nous offre officiellement ses services. Nous refusons poliment et tout le monde se quitte avec de grands sourires.

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Nous continuons notre déambulation. La nuit tombe, les bougies brillent. Un moine phototgrafie les bougies. Je le regarde. Il m'appercoit et me demande de faire une photo avec lui. Sophie nous prend. Swadagna engage la conversation. Il vient d'une riche famille chrétienne. Sa mère est thailandaise, son père birman. Il a grandit en Brimanie, la Thailande c'était pour les vacances avec ses frères et soeur. Depuis quatre ans il a échangé Jesus pour bouddha. Et pour bien comprendre le truc il s'est fait moine. Il vit dans un monastère de Rangoon et passe ses journée aux taches monastiques, prière et méditation. Mais Swadagna est ici pour voir des étrangers. Depuis quelques mois il apprend intensément l'anglais. Cela lui permet de parler avec les étrangers. Ici les non-birmans se remarquent vite. Après cette courte discussion je lui propose de se revoir dans deux semaines, quand nous quitterons la Birmanie. Il accepte. Je lui donne mon mail, qu'il note sur son smart phone flambant neuf. Un boudd'Iphone?


未知, coastal track de Sydney, Australie, 10 Février 2013

Nous venons de terminer la randonnée coast track. Un "abandon" en cours de route à cause d'éclairs au loin. Il faut maintenant repartir sur Sydney en stop. Les premières autos qui passent se moquent de nous.  Mais bientôt une superbe voiture s’arrête, à notre grand étonnement. C'est une Lexus blanche décapotable, avec sièges en cuir. Deuxième surprise, c'est un couple de jeunes chinois! Nous enfilons notre crasse de randonneur sur les sièges arrières immaculés et en voiture Simone!

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未知, notre conducteur, fait partie des 10% de chinois qui vivent à Sydney. Il a débarqué il y a 10 ans avec sa mère, sa soeur et son frère. Son père est resté en Chine où il dirige une entreprise de bâtiment. Les premiers temps à Sydney n'ont pas été faciles. Notre chinois ne parlait pas un simple mot d'anglais: "je ne pouvais même pas compter jusqu'à 10!". Pendant 18 mois il a appris l'anglais à l'école sino-australienne. Ensuite seulement, il a pu réintégrer le cursus normal. Maintenant il étudie afin de travailler dans le bâtiment. "Pour reprendre le business de ton père en Chine?", "Non pas forcément". Le truc c'est que 未知 a maintenant la nationalité australienne. Et du coup il lui faut un visa de tourisme pour retourner en Chine voir la famille! Le retour dans l'empire du milieu est donc une possibilité pas une obligation.

Pour lui, sa vie est désormais ici, à Sydney, avec sa femme d'origine chinoise elle aussi. Ils sont mariés depuis 1 année, NON DEUX, corrige immédiatement son épouse... Ils semblent épanouis: la semaine à Sydney, le week-end sur les plages environnantes: ils ont bien intégré le rythme australien!

 

Patrick, Amberley, New Zealand, 15 Janvier 2013

Une barbe blanche en sourire, un crâne protégé du soleil par un bob, des lunettes qui se teintent aux UV, le tout surplombant un bleu de travail: voici Pat. Comme tous les néo zélandais: il suit la météo à la télévision tous les soirs, il mange du végimite (une pâte à tartiner salé que seul les sujets de la couronne peuvent manger en grande quantité) et il regarde des jeux télévisés anglais. Sauf que Patrick est hollandais!

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Dans les années 70 les pays du common wealth manquent de main d'oeuvre. La Hollande subit toujours le contre coup de la guerre. Pat, jeune ingénieur, s'embarque pour la Nouvelle-Zélande avec des centaines de compatriotes, pour 47 dollars. Seule condition: travailler 2 ans dans le pays. Le voila donc voguant pendant 7 semaines. Un arrêt en Afrique du Sud, un arrêt en Inde, puis Australie, Auckland et Christchuch (dans l'île du sud). Pourquoi a-t-il accosté ici? "parce que si je continuais mon voyage, je me rapprochais de la maison".

Il est engagé dans une usine de tracteur. Peu de temps après il rencontre une charmante locale: Eleanor. Ensemble ils partagent l'amour du "tramping" (la randonnée à pied) et fondent une famille avec 4 enfants. L'été ils partent avec toute la smala, les amis et les amis d'amis en montagne où ils installent un vrai camp de base. Ils seront jusqu'à 27 personnes dans les bois. Les enfants grandissent. Eleanor devient prof de cuisine dans une école spécialisée. Pat se retrouve dans la fabrication de chaise roulante. 
Dans les année 90, Eleanor travaille en partie à l´école en partie pour un vignoble. Ils ont toujours le gout de l'aventure et  achètent une ferme pour cultiver des oliviers et de la lavande. Ce sont des pionniers dans leur région. Ils partent voyager en Europe pour étudier les techniques de culture. A cette occasion, Pat apprendra aussi la différence entre hôtel et hôtel de ville...  Malheureusement Patrick "is made redondant" (perd son boulot) suite à une fusion peu de temps après. C'est une période dure pour les ingénieurs. Mais le hollandais a du ressort et décide donc de travailler dans le même vignoble que sa femme.

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Finalement en 2004, Eleanor part à la retraite. Plus besoin de rester dans la maison de Christchurch, le couple emménage complètement dans la ferme (une maison qu'ils ont fait déplacer par camion). Ils achètent un tracteur, font le potager, achetent des poules et s'investissent pleinement dans la culture d'olives et de lavande. Depuis, ils vivent une retraite active et partagent leur entrain avec tous les voyageurs qui ont la chance de travailler pour eux.

Lenon, Oamaru, Nouvelle-Zélande, 1er janvier 2013

Simone, Robert, Sophie et moi sommes sur la jetée d'Oamaru. Ce n'est que la fin de l'après-midi, mais on espère voir un petit pingouin dans le port. Un qui serait rentré en avance, pour fêter ce 1er janvier en famille. Malheureusement nous n’apercevons qu'un aileron solitaire entre les vagues, peut-être un petit requin. (oui on est devenu difficiles).

Un retraité ventripotent arrive à coté de nous. "this ain't a bad day, isn't it?" Oui la journée est pas mal. Après l'échange de politesses habituelles, qui rend la Nouvelle-Zélande si agréable, Lenon repart avec ses béquilles et son chapeau sur la tête. On pose un dernier regard intense sur le port: pas de pingouin-> retour à la voiture.

Nous rattrapons le Néozélandais. Il nous demande où nous allons demain. La conversation s'engage vraiment.

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C'est un retraité des télécoms. Il a vécu partout dans son pays, de Bluff dans le sud de l'île sud, à Auckland dans le nord de l'île du nord. De tous ces lieux c'est Oamaru qui a eu sa préférence pour la retraite. Pas loin de Dunedine, sa ville natale, mais plus calme. Pas moyen de lui arracher plus d'information sur son vécu...
Lenon est toujours tourné vers le futur. Un futur proche où il ira avec femme, soeur et beauf en Argentine pour 1 mois, incluant une croisière vers le cap horn. Il a hâte d'y aller, il me pose quelques questions sur notre séjour en Patagonie. Enfin un anglo-saxon qui ne voit pas l'Amérique du sud comme un coupe gorge!
Il habite dans les collines au-dessus du port. Il est sorti ce soir pour "walk out the diner": faire passer le diner du reveillon. "un festin?", "c'est comme ca qu'on célèbre non?"

Luna, San Carlos de Bariloche, 20 Novembre 2012

Vroumm. Le bus repart, nous laissant devant une auberge qu'on nous a conseillée: "Elle est en dehors de la ville mais pas chère". Problème, elle n'a plus de place: "estamos lleno". Nous devons donc repartir dans le centre. A l'arrêt de bus nous rencontrons Luna et ses copines. Elles sortent juste de leur cours de danse, undeuxtrois, undeuxtrois. Luna commence à nous parler en anglais. "Can we speak English?" avec son big smile. " Yes of course". Hihihi ses copines rigolent dans leur coin. "My friends are always ashamed when I talk english. They don't believe I talk better than them". En effet Luna a étudié dans un institut américain qui l'a bien fait progresser.

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Vroumm. Un bus plein à craquer passe devant nous sans s’arrêter  Luna aime tellement les langues que généralement elle parle anglais à ses amies. Ce qui les embarrassent régulièrement, surtout dans les lieux publics. Mais la collégienne s'en moque, elle veut parler anglais. Elle nous demande ce que nous pensons de Bariloche "euuhhh we arrived 2h ago". Silence. Les filles vont au cinéma voir le dernier Twilight "Do you know Twilight in France?". Bien sur... 
Vroumm encore un bus qui ne s'arrète pas. Colloque du groupe de demoiselles, blablablabla. Et hop! elles nous entrainent 500m plus bas sur une route où les bus seront moins bondés. En descendant nous continuons la discussion. "In winter I ski and I snowboard". Mais en ski elle a peur de se planter "le truc dans les mains" (dit-elle en mimant un bâton de ski)OUCH! Du coup elle va à fond en snowboard. Quelques fois elle tente des sauts HOP mais tombe régulièrement. Badaboum Elle nous mime le saut. Cela fait rire ses amies hihihi. Commentaire de notre cascadeuse: "They always laugh at me". Puis tout d'un coup: le bus!!!

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Hiiiiiii. Les freins grincent, et 30 secondes plus tard on part enfin vers la ville. Nous nous retrouvons séparés pendant le trajet. Sophie et moi descendons du bus avant elle. Juste un signe de la main et de grands sourires pour se dire "adios", et merci pour cette belle rencontre.

 

Benjamin (prononcer Bènerrramine) Pétrohue, Chili, 3 Novembre 2012

On vient de voir le salto de Petrohue. Une cascade avec beaucoup, beaucoup d'eau. Maintenant on rentre à pied au camping. Il pleut. Un bus nous prend pour la fin du chemin. Dans le bus il y a Benjamin, sa petite soeur, Antonela et sa maman.

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Benjamin est un "farceur". Il a trois an et demi, presque quatre! Il bouge dans tous les sens. Il me fait des grimaces. Je lui fait des grimaces. Hier il s'est déguisé. Avec maman, ils sont allés taper à des portes et il a eu PLEIN de bonbons. Ils nous en a même donné un à Sophie, Séverine et moi. Aujourd'hui il n'y a pas école. Comme c'est le week end, il est parti rejoindre son papa qui est près du lac (Petrohue). Là bas c'est bien. Il y a un cheval, des vaches, des poules et des cochons. Il a meme le droit de conduire le bateau. Alors que quand il y a école, il est à la grande ville (Puerto Varas) avec maman, papi et mami. Ce week end il va rester quatres dodos ici. Il va pouvoir faire plein de jeux avec ses copains et son vélo rouge et puis surtout profiter de son papa.

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Bernard (Valparaiso, 18 Octobre 2012)

Parfois on discute avec des personnes quinze minutes, et en les quittant on se dit: il faudrait qu'elles écrivent un livre. Bernard est une de ces personnes. Voici ce qui pourrait être un résumé du bouquin.

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Bernard est né en Normandie. De sa descendance viking il a hérité une tête dure comme une coque de drakkar. Prêtre avec l'envie de voyager, il rejoint le Chili en 1970. Il fait ses offices dans une ville minière, près de Conception au sud de Santiago. Les conditions sont dures, "pire que Germinal". Mais c'est une période de grands changements dans le pays. Allende, qui vient d'être élu, lance ses réformes socialistes. Mais elles ne vont pas assez loin pour certains et trop pour d'autres. Au bout de 3 ans Pinochet, militaire alors premier ministre, prend le pouvoir par un coup d'état. Il déclare le parti communiste illégal et fait enfermer ou fusiller ses principaux dirigeants.
La ville où officie Bernard est durement touchée par la répression, car c'est un bastion socialiste. Lui même, en tant qu'homme publique, est mal vu par la dictature. Il se voit offrir un sauf-conduit jusqu'à l'ambassade de France afin d'être rapatrié. Il refuse. Quelques temps plus tard, les freins de sa voiture sont coupés. Il envoie sa deux-chevaux dans le fossé pour s’arrêter, il s'en sort. Une autre fois un camion lui coupe la route de façon délibérée. La deux-chevaux, cette fois, rend l'âme le moteur écrasé, mais le normand s'en sort une fois de plus. Finalement les autorités chargent un jeune de l'assassiner au pistolet pendant un office. Mais c'est au dessus des moyens de l'apprenti meurtrier, qui se confesse au prêtre avant de fuir en Argentine définitivement.
Les années passent et des problèmes plus pratiques se posent à Bernard. Il doit rendre visite à des paroissiens sur les îles d'à coté. Pour s'y rendre il dépend du bon vouloir de quelques marins qui régulièrement sont: soit trop saouls pour prendre la mer, soit oublient de le prévenir quand ils prennent la mer. Qu'à cela ne tienne, le descendant de viking achète un bateau et ouvre la première compagnie de transport régulière entre le continent et les îles.

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Après toutes ces années, il est envoyé à Valparaiso pour remplacer un prêtre. Celui-ci est en conflit avec des jeunes qui font la grève de la faim sur le parvis de l'église. Bernard plus ouvert règle le conflit. Toujours disposé à aider son prochain et attiré par la mer, Bernard ouvre un hôtel pour marins. Valparaiso est un grand port commercial. Les bateaux nécessitent une semaine pour être prêts à repartir. Certains équipages logent donc chez Bernard. Or après des mois en mer, entre hommes, certains marins ont besoin de compagnie féminine.  Pragmatique Bernard leur recommande de se protéger afin de ne pas attraper de MST et les transmettre à leur femme. Ce type de comportement est très mal vu par le clergé. Bernard qui veut protéger ses marins à tous prix ne démord pas de sa position. Dans les années 80 le clergé le destitue de sa paroisse. Il est considérée comme prêtre non exerçant  Encore amère de ce conflit il nous dit "la dictature de l'église est presque pire que la dictature militaire". Ce changement de statut lui permet de se marier et d'avoir des enfants. Il fonde une famille. Le port se modernise, les bateaux ne restent plus que 12h à quai. De toutes façons depuis le 11 septembre les marins africains ou asiatiques, la majorité des marins, ne sont plus autorisés à se rendre à terre.

Aujourd'hui Bernard s'occupe donc des touristes et des rares marins chiliens avec autant d'attention que si nous étions ses ouailles.

 

Fatema et Michel (Salar d'Uyuni, 9 oct 2012)

Pendant notre visite du salar nous étions avec un sympatique couple francophone: Fatéma et Michel. Ils sont venus rendre visite à la fille de Fatéma qui fait un stage dans une ONG à Santiavgo. Ils en profitent donc pour voyager un mois en Amérique du sud.

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Elle a les traits fins et l'oeil vif et espiègle, il a une belle voix grave.
Elle est née en Iran, de parents perse et kurde de Turquie.
Il est né en France, de parents francais et russo-allemand.
Elle a vécu en Azerbaijan jusqu'à ses 23 ans.
Il fut d'abord acteur, la comédie est une passion de famille.
Elle travailla comme esthéticienne en arrivant à Paris.
Il arréta la comédie, pour trouver un travail "plus sérieux".
Elle ouvrit une parfumerie, puis deux, puis d'autres... Mais ce metier tient plus de la psychanalise que de la vente.
Il devint encadreur. Son grand plaisir: travailler sur des Picasso ou d'autres grandes oeuvres: "quand on travaille sur ces tableaux on a l'impression qu'ils vous appartiennent" explique-t-il les yeux brillants.

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Quand ils se sont rencontrés, elle vendait ses boutiques, il tenait la première école d'encadrement. Ensemble ils ont fait grandir l'école, jusqu'à ce qu'elle devienne trop importante. Fatigués, ils ont tout vendu et vivent maintenant dans les Landes. Elle y cultive un potager pour cuisiner avec SES produits. Il faut de la ressource quand on aime cuisiner mais qu'on n'aime pas les pâtes. Mais Fatéma s'en sort avec finesse, pour le grand plaisir de Michel.


Eulogio (La Paz, Bolivie, 23 Sept 2012)

Eulogio était notre guide pour l'ascension du Sajama. Souriant et agréable, il nous a échangé cours d'alpinisme contre cours de français "Doma nu nu lebon a set oej".

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Comme tous les boliviens il mesure moins d'1m60 sur ses crampons et a la peau mate.
Contrairement à tous les boliviens il est musclé et a le ventre plat.
Comme 1 millions de bolivien il vit sur l'altiplano.
Contrairement à tous les boliviens il a déja vécu un mois au dessus de 5700m.
Comme tous les bolivens il aime le foot.
Contrairement à tous les boliviens il a déja joué a 6540m d'altitude.
Bref Elogio est un guide dans un pays ou la montagne n est pas populaire. En Bolivie il n'y a que 35 peronnes habilités à emmener des clients en montagne, dont Elogio, son frère et un de ses fils. Et seulement une petite promotion renforce tout les deux ans cette bande d'originaux. Elogio emmène donc avec plaisir des étrangers en montagne en attendant que les locaux réalisent le magnifique potentiel de leur pays.


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Sylvia (Maragua, Bolivie, 17 Sept 2012)

Ce jeudi matin le bus me laisse avec mes gros sacs sur le bord de la route. Il me reste encore deux heures de marche. Ca va être long. J'avance à mon rythme. A chaque pause je pense à la veille. 
Hier j'étais à Sucre, la ville se préparait pour la fête. Les gens répétaient les chorégraphies dans la rue, l'atmosphère était agréable. Vivement l'année prochaine que je m'y installe! 
Je repars. je traverse une rivière. J'attaque la longue montée. Je m'arrète pour respirer un peu. 
Oui je serai bien à Sucre pour étudier l'ingénirie civile, profiter de la grande ville 24h sur 24 avec tous les autres étudiants et les boutiques! J'espère que mon oncle et ma tante, chez qui je logerai, me laisseront assez libre. 
Je continue la montée. J'ai acheté beaucoup de bonbons. Mon sac est lourd. Je le pose pour reprendre mon souffle. 
Demain je revendrai toutes ces friandises au match de foot. J'aurai manqué deux jours d'école mais je pourrai enfin m'acheter cette jupe. 
Je reprends mon chemin. Le pop-corn me tire sur les épaules. Le sac de sucrerie me lacère les doigts. Nouvelle pause. 
Deux "gringos" me rejoignent, avec de grands sacs à dos. L'homme me propose de porter mon sac, pas besoin de me le répéter.

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Elle s'appelle Sophia et lui Antony, ou Antoine enfin un nom pas commun. Nous discutons le reste du trajet. Je leur explique que mes parents cultivent des champs de patates, de blé et de mais.
Sophia m'apprend que dans sa famille ils ne sont que 3 enfants, et Antony est fils unique! Alors que nous sommes sept. Visiblement ils voyagent en amérique du sud pour un moment, ils ont encore le temps de progrésser en espagnol.
On se quitte devant chez moi. Ce soir je préparerai tous mes petits paquets pour demain. Eux ce soir, dormiront sous la tente avant marcher jusqu'à Potolo, quelle drole d'idée!



Daïsuke (Sucre, Bolivie 15 sept 2012)

Si pour vous comme pour moi, le touriste japonnais se balade toujours en essain agrippé à son guide et qu'il ne sort que pour prendre des photos ou manger dans un resto asiatique, alors Daïsuke est un parfait contre-exemple.
Il a quitté son travail d'ingénieur informaticien pour voyager à travers le monde. Cela fait six mois qu'il erre entre Chili, Argentine et Bolivie. Il a appris un peu d'espagnol avant de partir, et s'est plongé complétement dans la vie locale.

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A Sucre, voyant des gens répéter des chorégraphies dans une rue, il est allé leur parler, puis a décidé de rester 2 semaines pour s'entrainer et faire le défilé avec eux. Pour passer le temps il a trouver un petit boulot de plongeur dans un restaurant local.
C'est vraiment un japonnais hors du commun

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Manal et Racha (Sucre, Bolivie, 13 sept 2012)

Nous nous sommes croisées une première fois près de l'Isla del Sol. Mais c'est à Sucre, dix jours plus tard, que nous avons eu le plaisir de mieux les connaitre. Depuis 4 mois et demi, Manal et Racha font une pause dans leurs études de médecine. Elles ont décidé de profiter du monde avant d'être coincées dans leur cabinet de docteur. 
Russie, Mongolie, Chine, Népal, Inde, Malaisie, Indonésie. un vol Djakarta-Quatar-Buenos Aires-Lima, parce que c'était moins cher qu'un vol direct . Puis Perou Bolivie Argentine et Brésil. Un beau périple qui a déjà fourni son lot d'aventures et d'anecdotes.

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Anatole, Racha, Manal et Sophie

Comme nous, leur appareil photos canon les a laissées en rade après de fortes chaleures. 
Comme nous, elles en ont racheté un nouveau, parce que "non, y a pas moyen de ne pas prendre de belles photos pour le reste du voyage". 
Pas comme nous (on espère) elles ont manqué un vol, qui heureusement a pu être remplacé.
Comme nous, elles ont vu des centaines de paysages magnifiques (mais pas les mêmes) et fait des rencontres enrichissantes. 
Comme nous, elles ont un grand sourire quand elles racontent leur voyage.

Musulmanes pratiquantes, elles ont commencé le ramadan en Indonésie, le plus grand pays musulman au monde, et elles l'ont fini au Machu Picchu: quel endroit pour rompre le jeûn! Voilées de couleurs, elles ont prié au milieu des indonésiennes vétues de blanc. 
Cette année pour prier vers la Mecque, elles se sont orientées vers: l'est en mai, le sud en juin, l'ouest en juillet aout
et le nord est en septembre. Belle façon de marquer son déplacement sur le globe.

Comme pour nous leur voyage parait trop court. Il leur reste 40 jours et déjà elles doivent penser à la suite.
D'abord planifier leurs dernières étapes jusqu'à Rio de Janeiro, puis la fac de médecine.
C'était un réel plaisir de les rencontrer et nous leur souhaitons un bon vent jusqu'en France


Tulfrédo, notre guide hyper participatif! (Posoti, Bolivie, 10 sept 2012)

Pour rentrer dans la cathédrale de Potosi, il faut emprunter une petite rue puis se glisser entre des taules. Si à la fin de ce petit labyrinthe vous serez accueillis par un grand sourire de Tulfredo le guide.
Après le paiement des tickets, Tulfrédo nous demande nos prénoms, Sophie-Anatole, qu'il répétera toutes les deux phrases. La visite est vivante car notre guide aime l'interactivité. Il nous pose des questions, Sophie-Anatole, sur les réprésentations bibliques.
On a un peu l'impression d'être à l'école ou au cours de Cathéchisme (enfin comme j'imagine un cours de cathé). Mais les questions nous sont posées, Sophie-Anatole, avec sourires et mimes, celà nous amuse beaucoup. Pour deux païens on s'en sort pas mal.

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En finissant ses études de toursime à Potosi, Tulfrédo s'est retrouvé à "la casa del la moneda" où il devait classer des registres... Lui qui avait étudié le tourisme pour le contact avec les gens, Sophie-Anatole, a supporté ce travail pendant 3 ans.
Heureusement maintenant il fait visiter sa cathédrale. Même si depuis quelques années elle est en rénovation, on sent que c'est un réél plaisir pour lui de partager son église avec Sophie et Anatole.


Anna, l'américaine (Huaraz, Pérou, 8 août 2012) 

Pendant notre montée nocturne notre guide s'arrète. Il nous montre une petite lumière qui fluctue sur le glacier. Il nous annonce que c'est l'âme d'un alpiniste mort dans le glacier. Nous, toujours aussi spirituels, on se dit que c'est un reflet de la lune. Ni l'un, ni l'autre c'est Anna.

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Anna est un OVNI. Née en Roumanie, partie à 4 ans à Reno, USA, où son père était prof de math à l'université.  Elle a fait ses études à San Francisco. Là, elle part vivre définitivement en Equateur. Elle a découvert Huaraz pendant un stage d'archéologie non loin de là. Ca a été la révélation! Elle est déjà revenue trois fois, pour au moins 1 mois. Vadrouilleuse, elle ne retourne que rarement à Reno où la plupart de ses amis ont pris le "drug path". Bien qu'elle n'ait jamais été en Equateur elle est certaine de s'y plaire car "it's a lot like Romania", et qu'elle compte beaucoup d'amis équatoriens à Huaraz. Elle faisait le Vallunaraju en échauffement pour le Huascaran, un sommet bien plus dur, malheureusement elle ne sent pas assez bien pour faire l'ascension le surlendemain. La prochaine fois surement!


Haïdé (Tapay, Pérou, 18 août 2012)
Avec un sourire franc Haïdé nous a acceuilli dans son jardin et à sa table. Elle donne tout de suite l'impression de faire "hospedaje" (chambre d'hôte) pour rencontrer les gens.

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Elle a rejoint il y a 12 ans son mari dans ce village paumé de 70 habitants. A 4h de marche de la première route. Tous les matins au champ: irriguer les cultures de maïs, oignons et patates; les récolter ou les semer. Ils font tout en couple sauf le labourage qui nécessite plus de monde. L'après-midi avec les touristes, pas toujours nombreux.
Son enfance à Chivay, la ville du Canyon del Colca (3 700 hab.), et son collegio à Lima (5 ans) l'ont persuadé de vivre au plus profond de sa vallée.
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Mais de ses 5 frères et soeurs, c'est la seule à avoir fait ce choix. Choix d'autant plus difficile que ses enfants sont à l'école à Aréquipa, à 6h de bus de la route la plus proche. Ils vivent chez une de leur tante et ne voient leur mère que tous les 15 jours.
Plus tard elle aimerait qu'un de ses fils viennent s'intaller ici, à Tapay.
Mais ce sera à eux de choisir. L'augmentation du nombre de touristes et l'arrivée de la route dans un mois vont peut être limiter la desertification de cette zone rurale.


George et Mary (Arches national park, USA, 12 juillet 2012)

Il n'y a qu'une voiture sur le parking de tower arch. Elle est immatriculée dans le Texas et affiche un autocollant "W president". Deux texans obèses avec un drapeau américain doivent être sur notre chemin (vive les clichés). Une fois à l'arche, nous voyons un couple de trentenaires, elle blonde, lui brun. Elle s'appelle Mary, lui George.


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Ils ont quitté il y a une semaine Dallas pour visiter l'Arizona, l'Utah et le Colorado. Les parcs sont plus dépaysants que prévus car il y a beaucoup d'européens, au Texas il n'y a pas de touriste nous dit Mary. Cette balade est la meilleure qu'ils aient faite, parce que Georges "like to jump from rock to rock". D'ailleurs il a continué à crapahuter pendant qu'on parlait avec Mary.
Depuis leur mariage, ils profitent chaque été de 10 jours de vacances. Cette année c'est parcs nationnaux et camping. Mais ils ont oublié la pompe pour le matelas gonflable. Après quelques nuits trop chaudes sur un sol trop dur, George et Mary se sont réfugiés à l'hotel. img-2179.jpg


Il est enseignant et elle elle travaille pour Exxon, une grande compagnie pétrolière... Quand Sophie annonce qu'elle est environemental engineer Mary s'exclame " Wow it's cool!". Difficile de classer les gens.
Dans 5 jours ils repartent pour le Texas: une dernière étape dans le Colorado puis le direction le sud non-stop car le midwest "it's boring you know: flat.". Ils auront profité de 10 jours de vacances ensemble. Comme chaque année depuis 4 ans.

PS: George et Mary sont des noms inventés. Nous avons oublié de leur demander leur nom...


 

Garisson l'inspiration originale (Seattle, USA, 30 juin 2012)

"It changes every twenty minutes" me dit un gars à coté de la fontaine qu'on regarde. Assis, le chapeau sur la tête et son bouquin dans la main, voici Garisson.

img-1521-1.jpgGarisson vit depuis 1978 à Seattle. Il est venu d'Arkansas ("Arkânsaooo") avec sa copine. Elle est repartie, il est resté. Depuis 34 ans il a vu la ville changée et nous raconte quelques anecdotes: l'historique des prix de "the needle", l'origine du nom de Portland (tiré à pile ou face), et d'autres trucs.

En 1957, il finissait son service militaire, cryptologie en Alaska. On lui a proposé le Vietnam où il est parti "to see what was going on there". Pour lui les américains n'ont rien fait de bien là-bas, tout comme les français (il stationnait dans un ancien fort français).
Garisson est revenu en Arkansas un soir sans applaudissement ni trompette. Il a passé sa première semaine seul dans un hotel.
Pour lui la remontée à Seattle n'était qu'une étape vers l'Alaska, mais finalement Seattle c'est pas mal. Le plus gros problème c'est les touristes qui viennent voir les poissons sur Pike Market. "I hate tourists" nous dit il en souriant.
ça fait 5 ans que la fontaine a été installée, c'est la première fois qu'il vient avec l'intention de voir tous les cycles.
Dans deux semaines la femme avec qui il était monté en 1978 revient le voir.
En partant il nous dit "Have a great life!". Toi aussi Garisson.


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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Commentaires

  • oukay

    1 oukay Le 29/09/2012

    genial ces portaits!!!!!!!!
  • Eugenie et camille de 5°b

    2 Eugenie et camille de 5°b Le 28/09/2012

    salut les voyageurs nous vous souhaitons bonnes chances dans vos aventures nous sommes rentres il y a 15 jours et nous avons deja des controles
    on as des controles sur vous , vous etes des grandes star !!!!!!
    anatole_dh

    anatole_dh Le 28/09/2012

    Eh oui on a la classe ;-) Bon courage à vous!

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