vallunaraju premier 5 000 (5686m)

anatole_dh Par Le 11/08/2012 4

Dans Pérou

Avec tous ces sommets autour de nous il n'était pas question qu'on parte sans avoir mis nos pieds au dessus de 5 000m. Avant de partir pour le trek de Santa Cruz nous nous renseignons aussi sur les sommets aux alentours.
Le seul sommet accessible faisable en deux jours s'appelle Vallunaraju (prononcer Bayunararou).

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Le sommet  vu de notre hotel (à gauche)

Chapitre 1: La préparation

Comme c'est notre premier 5 000 on décide de prendre un guide en passant par notre hotel. On rentrera lundi du trek, du coup mardi mercredi ça sera l'ascension. Mais pendant notre trek de 4 jours nous rencontrons des autrichiens qui nous assurent qu'on peut le faire sans guide. Après quelques heures de réflexion on decide de le faire tout seul et un jour plus tard que prévu. Une journée de repos et d'organisation entre les deux ne nous fera pas de mal.

Ceci implique:
1) dire à l'hotel qu'on veut plus faire le sommet et qu'on repart à Lima le mardi
2) trouver un hotel pour la nuit de mardi soir
3) se renseigner plus exactement sur le sommet
4) trouver l'équipement à louer.

De retour à Huaraz tout se passe comme prévu jusqu'au 3). Le sommet parait plus technique que prévu, et avoir un taxi pour redescendre n'est peut-être pas évident. Nous hésitons pendant deux bonnes heures sur la question: guide ou non?
Finalement après de multiples recherches et négociations, nous partons avec une agence qui propose le package complet: guide, transport, repas, matos. On paie 670 soles ( soit 210 euros pour deux pour deux jours, à la place des 300 euros prévus initialement), on reçoit un reçu et un rendez-vous le soir même à 17h pour voir le guide et prendre le matériel.


A 17h15 toujours pas de guide, et l'agence est fermée! Nous téléphonons au numéro sur le reçu. "disculpe, por favor a las 6". On retourne au rendez-vous à 6h. Un péruvien d'une cinquantaine d'année nous adresse la parole "Frances? Si! Issac can't come. Tomorrow morning here at 7h30". Bon... On aurait bien aimé voir le guide et tester le matériel avant le départ, mais on n'a pas le choix.
En rentrant du diner on nous interpelle "Frances? Si! Me llamo Juan Carlos, soy guilla". Apparament notre guide fait le plantin devant notre hotel depuis 40 min en nous attendant. Super on va pouvoir tester les chaussures pour Sophie.
Arrivés dans une petite échoppe, notre guide nous sort des chaussures en plastique. Elles datent des années 70 et semblent dire"ATTENTION AMPOULES ASSUREES". (J'ai envie de rire en voyant ces chaussures!) Mais comme c'est la seule paire en 36 du magasin, on ira louer une paire par nous même dans un autre magasin.

Chapitre 2: montée au camp de base

Le lendemain à 7h30 on est au point de rendez-vous. Après le quart d'heure de retard péruvien nous pouvons faire la vérification du matériel. Tout est bon. 1h d'attente pour le taxi et c'est parti!!!
Nous allons monter pendant 2h une route en terre plus ou moins carrossable.

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Après 20 minutes nous arrivons sur une zone en travaux: une tranchée de 50cm de profondeur sur 1,5m le long barre la route. On sort de la voiture. Discussion entre le chauffeur, le guide et le chef de l'équipe de travaux. Le ton monte, argument touristique contre obligation d'améliorer les routes c'est partout pareil.

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Finalement nous pouvons remettre des pierres dans le trou pour que la voiture passe mais faudra les enlever après. Nous ajoutons des pierres dans le trou jusqu'à ce que notre Sebastien Loeb péruvien juge que es buen. Voyez le résulat:

On repousse la voiture en arrière. On refait le chemin avec plus de pierres et de terre. Cette fois-ci les ouvriers nous aident. Deuxième essai ça passe! C'était rigolo et heureusement c'était le seul problème de la montée en voiture.

Vers 11h30 nous arrivons au départ du chemin à 4 400m. On se prépare pour 500m d'ascencion. Nous arrivons là haut en moins de 2h, l'acclimatation pendant le trek de Santa Cruz a bien aidé.

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Sophie et notre guide de  poche

Une fois le camp de base monté, nous allons apprendre quelques manipulations de sécurité sur glacier.

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A 16h30, nous sommes toujours les seuls au campement.

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Juan Carlos nous prépare un très bon repas, sous un vent à décorner les boeufs et à plier la tente. A 17h30 nous allons nous coucher, d'abord parce que ça caille grave (Sophie: il doit faire -5°C + le vent.. Glaglagla.) et parce qu'on se reveillera à 1h30 le lendemain.

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Personnellement je me couche avec trois préoccupations en tête:
- sur internet nous avons vu qu'une partie était assez vertigineuse, j'espère que ça ira et que le guide nous montrera comment sécuriser la zone
- l'altitude, même si nous nous sentons très bien à 4 900, rien ne dit que 500m au dessus je ne craque pas complétement
- mes intestins m'obligent à faire des courses directions toilettes depuis deux jours, j'espère qu'ils me laisseront tranquille.

Sophie: De mon côté, les préoccupations sont différentes. Le vent continue à souffler très fort, je me dis que si ça continue toute la nuit, l'ascension sera pénible. Le guide a prévu qu'on parte vers 2h du matin. ça me semble tôt, et je pense qu'il y a des chances pour qu'on arrive au sommet avant le lever du jour. Il risque de faire froid là-haut! Pour le reste, je suis plutôt confiante.  


Chapitre 3: l'ascension

A 1h30 la lumière de la frontale du guide filtre à travers la tente "hola, qué tal?". Le vent s'est calmé dans la nuit (youhouuu), nous avons très bien dormi, à part une sortie de la tente en urgence pour ma part. Grâce à nos supers duvets et doudounes, nous n'avons pas eu froid. 

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Après le petit déjeuner, nous partons à 2h30 pour 30 minutes de marche avant le glacier. Les sacs sont légers nous avons laissé la tente et tout le bivouac sur place. Arrivés au glacier nous équipons: baudrier, crampons, piolet et corde.

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On attaque la marche sur la glace. La respiration est difficile mais nous n'avons pas les deux feux rouges de l'altitude: mal de tête et nausée. Notre guide s'arrète réguilièrement pour nous demander comment nous nous sentons.
Au bout d'une heure nous sommes rejoints par une américaine qui tente le sommet toute seule et qui s'est perdue. Elle a vu nos lumières et a pu retrouver le chemin. Sophie et moi trouvons son initiative assez osée même si elle connait un peu la région. On repart tout les trois suivis par l'américaine. Je me concentre sur mes sensations, j'ai peur de sentir le mal de crâne qui m'obligera à faire demi-tour.

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Nous distançons assez vite l'américaine. C'est pas très gentil mais ça me rassure, si elle pense le faire et qu'on est devant elle ça devrait aller pour nous.

Au bout d'un moment le guide nous annonce moins d'une heure de marche. Soulagement, nous sommes à moins de 200m du sommet tout va bien, il n'y a pas de raison que nous n'arrivions pas en haut. Par contre nous risquons d'arriver avant le soleil!

On a aussi d'un côté la vue sur la ville de Huaraz, qui doit être encore bien endormie.

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Nous demandons au guide de ralentir le pas. Si nous arrivons avant l'aube nous allons nous cailler sévère en attendant la lumière du jour pour la vue. Malgré notre allure de tortue asthmatique, nous atteignons 5 685m dans la nuit. Tout le monde se congratule, on enfile les doudounes et on attend le soleil impatiemment.

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L'américaine arrive. On attend encore 15 minutes bien que le vent se soit levé. Enfin nous décidons de redescendre avant même de voir le soleil, la luminosité était suffisante pour profiter du panorama.

Sophie: La vue est magnifique! Tout autour de nous se trouvent des sommets entre 5000m et 6000m. 

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La descente se passe bien.Arrivés en bas du glacier nous proposons à l'américaine de redescendre avec nous. Visiblement notre guide lui a déjà proposé.

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Nous nous déséquipons et mangeons un bout avant d'arriver au camp. Puis nous descendons ranger nos affaires et poirauttons avant de retrouver le taxi. 

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3h plus tard, nous redescendons du camp de base et nous retrouvons notre chauffeur de taxi, monté avec une voiture sans phare ni pare-choc avant. Au moins cette épave ne risque plus grand chose.
On arrive a Huaraz sain et sauf, et extrémement content de notre premier 5 000m! Sophie: Vivement le premier 6000m!

Anna, l'américaine

Pendant notre montée nocturne notre guide s'arrète. Il nous montre une petite lumière qui fluctue sur le glacier. Il nous annonce que c'est l'âme d'un alpiniste mort dans le glacier. Nous, toujours aussi spirituels, on se dit que c'est un reflet de la lune. Ni l'un, ni l'autre c'est Anna.

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Anna est un OVNI. Née en Roumanie, partie à 4 ans à Reno, USA, où son père était prof de math à l'université.  Elle a fait ses études à San Francisco. Là, elle part vivre définitivement en Equateur. Elle a découvert Huaraz pendant un stage d'archéologie non loin de là. Ca a été la révélation! Elle est déjà revenue trois fois, pour au moins 1 mois. Vadrouilleuse, elle ne retourne que rarement à Reno où la plupart de ses amis ont pris le "drug path". Bien qu'elle n'ait jamais été en Equateur elle est certaine de s'y plaire car "it's a lot like Romania", et qu'elle compte beaucoup d'amis équatoriens à Huaraz. Elle faisait le Vallunaraju en échauffement pour le Huascaran, un sommet bien plus dur, malheureusement elle ne sent pas assez bien pour faire l'ascension le surlendemain. La prochaine fois surement!

Commentaires

  • sylvain

    1 sylvain Le 14/08/2012

    Bien joué les pepitos!!! Encore une victoire canard
  • oliv

    2 oliv Le 13/08/2012

    AHAH l'éternelle question : guide ou pas guide??!!!!les voyages se suivent et se ressemblent!!! super photos encore! como va su castellano??bon courage les warriors!!
  • Manu

    3 Manu Le 11/08/2012

    Sacrée aventure!
    1er sommet à 5000m qui est en fait à 5685m, bonne marge...
    Le 1er 6000m vous le visez à 6900m ??

    Good job
  • J and J

    4 J and J Le 11/08/2012

    c'est trek intéressant , impressionnant, et très beau attention au delà de 6 960 m vous n'êtes plus en Amérique du sud !!!

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