Pendant les sept premiers jours de trek nous partons en autonomie visiter les temples du "baby trek" et les vallées désertes de Lamayaru à Chilling.
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Le trajet prévu est: départ du monastère de Likir, 3 jours de marche et bus jusqu'au monastère de Lamayaru, puis 4 jours de trek jusqu'à Chilling où nous retrouvons guide, muletier et cuistot pour les 11 jours suivants.
Samedi 3 août:
Nous prenons le taxi pendant 2h direction Est pour arriver à Likir.
Monastère du jour: Likir
Perché en haut d'une colline au fond d'une vallée, comme 3/4 des monastères, Likir se distingue par son gros bouddha de 23m. Sa construction date du XIeme siècle. Et coup de chance pour nous on tombe au moment de la prière. Tous les moines sont regroupés et chantent avec plus ou moins de ferveurs les chants religieux. Le reste du monastère est très coloré et en bon état. Le bouddha géant est bien impressionnant.
Et en musique ça donne ça:
Sous le bouddha pour qu'il nous porte chance
Puis on met nos lourds sac sur les épaules et on continue vers l'est. Nous devons passer deux cols à 3800m aujourd'hui. On part dans les montagnes arides qui nous entourent. Sur notre guide il est écrit qu'un chemin passe par les cols. 10 ans plus tard (de nos jours), il y a une route. Du coup on décide de ne pas prendre la route et de couper à travers champs pour:
Ne pas oublier de remplir les gourdes
La malchance du jour:
C'est le premier jour et déjà on se paume. On est remonté bien trop haut pour passer le col, nous ne sommes plus surs de la direction à prendre. Finalement on opte pour le bas, et un retour à la fameuse route. Ca commence bien.
La journée se finit bien: pique-nique au bord de la rivière, deuxième col et camping sympa.
Dimanche 4 août
Nous descendons la vallée le long d'une rivière. Les crus ont emporté des bouts de chemin, du coup on doit marcher dans la rivière à quelques reprises. Mais pour nous remettre, des abricotiers nous supplient de les soulager de leurs fruits ce que nous faisons avec plaisir. En bas de la vallée nous arrivons à Risong.
Le monastère du jour: Risong
Ce monastère est moins joli que Likir. Il date de 1834 et a la réputation d’être extrêmement strict pour ses 40 moines. Mais surtout il y a une école tibétaine. Aucun village n'est près de l'école, tous les enfants sont en internat et suivent la formation de moine. C'est dimanche donc repos pour eux, mais ça nous permet de bien discuter avec un des moines-enseignants.
On part ensuite dans une vallée pour le premier des deux cols de la journée. On manque le chemin on remonte droit dans la pente, et on finit crevés à plus de 3900m.
On se recharge et nous arrivons dans la vallée suivante. On est fatigués mais le deuxième col doit être plus facile. On se repose en regardant les villageois vaquer à leur occupation.
On est crevés mais on repart pour:
La malchance du jour:
Finalement la montée se fait bien. Pour la première fois nous arrivons au col plus rapidement qu'indiqué sur le bouquin! On redescend la vallée vers "un espace idéal pour les campeurs" d'après le guide. Mais en bas on déchante: il n'y a qu'un grand camp militaire, pas de plaine verte ni de joli ruisseau: on est descendu une vallée trop tot! Il est tard, on rejoint la grande route pour faire du stop jusqu'au village suivant. Heureusement un taxi nous y amène rapidement.
Au col les toilettes sont à disposition
Camp militaire en vue! mais où est le camping parfait?
On monte la tente dans le jardin d'une guest house pas top, repas et dodo.
Lundi 5 août
Aujourd'hui nous devons rejoindre Lamayaru en voiture et commencer la rando de là. Coup de pot, nous sommes pris rapidement en stop par un moine en 4x4. Il est très sympa et parle très bien anglais. C'est un artiste moine qui lève aussi des fonds à l'étranger pour 5 monastères au Tibet et au Népal. Nous roulons sur l'axe principal entre Leh et le Cachmire quand:
La malchance du jour:
On se prend une vis dans le pneu. Le tubeless est mort. Heureusement le moine a une roue de secours, et après 5 minutes de fouille dans la voiture il trouve tous les outils pour changer la roue. On roule 15 minutes et on trouve un garage où le moine se fait changer la roue.
On arrive sains et saufs à destination.
Monastère du jour: Lamayaru
C'est un des plus grands monastères du coin. L'histoire raconte que le grand religieux de l'époque méditait près d'un lac. Il a trouvé le coin si sympa qu'il a demandé a dieu de vider le lac pour y mettre son monastère. Le pire c'est qu'il y avait effectivement un lac et qu'un des bord a craqué il y a des milliers d’années laissant ce paysage. Le plus sympa à voir dans la visite sont les femmes qui tournent les moulins.
On se fait un dernier bon repas avant de partir pour 4 jours dans les vallées paumées.
Pendant 4 jours donc nous allons relier des villages de plus en plus petits et de plus en plus hauts. On regarde la vie locale et on visite quelques monastères:
Et nous mangeons à 3 reprises chez l'habitant. Au menu: riz blanc avec une bouillie de légumes verts et du thé dans lequel les locales ajoutent un grosse cuillère de beurre et du Tsampa, de la farine d'orge.
Sur les chemins on croise des animaux sauvages, des troupeaux de yaks et de jolis paysages. Et en haut des cols on fait les photos souvenirs.
Le soir on campe dans des endroits bien sympas, et on se nettoie dans la rivière, la vie au naturel quoi.
Le dernier jour nous arrivons à Chilling. Nous campons juste au milieu des abricotiers. D'ailleurs sur une plateforme en pierres sèchent plein de petites boules oranges. Sophie et Yannick s’apprêtent au carnage.
Mais les proprios ayant senti le danger, et surtout la maturité des abricots, décident de ramasser les fruits. La mère et la sœur de nos hôtes se mettent à la tache. La pauvre vieille est si courbée que nous venons à son secours. Nous voila ramasseur d'abricots. Ça paiera ce qu'on a mangé.
Le soir nous dînons chez nos hôtes. Le repas est classique: riz et bouillie de légume mais avec un œuf: un festin!! Mais surtout la dame est très gentille et son fils un petit clown.
Enfin en sortant nous voyons la soeur et la mère en train de dénoyauter les abricots à la main. On s'accroupit tous et en 10 minutes le gros tas d'abricot a disparu. On a bien mérité nos abricot pour le dessert en jouant à la couinche!
Thinley, le business-moine
La voiture s’arrête. A travers la vitre un homme, la quarantaine souriante, polo pourpre et lunettes de soleil, accepte de nous emmener à Lamayaru. Il descend, se dirige vers le coffre et dévoile sa « jupe ». Thinley est moine, un moine un peu spécial. Il voyage à travers le monde pour vendre ses peintures depuis 16 ans. Il a voyagé sur cinq continents mais ses destinations privilégiées sont l’Allemagne, les Etats Unis et la France. « But Paris is too cold in winter ». « here winter is much colder » « Yes, but we stay home » .
Son anglais fluide lui permet aussi de collecter des dons à l’étranger pour 6 monastères en Inde et au Népal. Il côtoie les stars bouddhistes d’Hollywood. « Plus on les fait se sentir importants, plus ils donnent de l’argent ». Pragmatisme. Pour lui le vrai bouddhisme c’est dans une grotte dans la montagne à méditer, pas dans les soirées cocktails. Mais il ne se prétend pas parfait non plus. Il aime l’aventure., l’opposée d’une vie monastique. Cette vie est un bon compromis. D'ailleurs l’épisode de la roue crevée lui fera dire « c’est pas dans un monastère que j’aurais changé une roue avec 4 francais. »
On repart sur la route. J'annonce que je fais des casques. "Il faudrait que tu fasses des casques d'intérieurs, parce que mon oncle s'est fait assommer par sa femme un soir!" me lache t'il en rigolant. Visiblement le célibat ne lui parait pas un grande contrainte, car ici tous ses amis se plaignent de leurs femmes, donc il est heureux de ne pas avoir ces soucis. Puis on parle de montagne, de l'Everest où son frère est mort et de Chamonix qu'il a visité deux fois. Finalement il nous dépose au monastère, avant de reprendre la route : Kargil puis Dehli et Munich. Djudju pour la route et ta bon humeur le moine !
Commentaires
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1 Yannick et Fanny Le 26/08/2013
Naropa a dit : "C'est vers l'ouest qu'il faut aller pour trouver la voie de la sagesse, et non vers l'est !"
Sinon super ton compte-rendu Anatole. On s'est bien régalé en le lisant, notamment avec les malchances du jour.petite_so Le 27/08/2013
Si vous avez des commentaires à rajouter sur les deux comptes-rendus, n'hésitez pas :-) -
2 Marlène Le 26/08/2013
Superbe...décidément vous faites toujours rêver...ça donne envie d'enfiler les chaussures de marche :-) -
3 Clarissa et Pierre Le 25/08/2013
Magnifique! ca donne une autre image de l'Inde.. peut-etre on va y passer plus de temps que la semaine prevue :) Bonne rentrée des classes!
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