Marmato: la folie de l'or

Après quelques heures de voitures nous quittons la route principale Perreira-Medellin pour monter dans la montagne. La route n'est pas très grande, et vu d'en bas rien ne parait spécial. Marmato est une petite ville de 6 000 habitants accrochée dans une pente couverte d'arbres. Mais quand on passe le village, on arrive dans la zone minière et là c'est Mad Max:  poussière, agitation, gros camions qui prennent toute la route, câbles et nacelles dans tous les sens. 

Arold nous dépose à l'entrée de cette zone. On remonte à pieds les 300m de route les plus agitées. Au début on fait très attention, il y a tellement de mouvement qu'on a peur de se faire écraser par un camion ou de prendre des pierres sur le crane. Ce n'est pas un endroit fait pour les touristes, mais personne ne nous dit de faire demi tour et Arold nous a dit qu'on pouvait y aller, alors on y va.

Des hommes sortent d’un tunnel de la mine, le visage couvert de terre. Des nacelles pleines de pierres circulent dans les airs. Elles relient les sorties des mines, plus haut dans la montagne, aux réservoirs à gravats. Une fois remplis, ces réservoirs sont vidés avec grand fracas dans de gros camions.

Dans les airs, les nacelles filent de la mine à la route.

Des chevaux remontent la montagne avec des bardages en bois pour les galeries. Tout ce mouvement c'est la folie de l’or.

Déchargement du réservoir à gravats dans un camion

Plus bas nous allons voir les raffineurs.  Ils sont très sympas et prennent le temps de nous expliquer le raffinage de l’or et comment tout ce petit monde vit. La pierre est réduite en sable très fin par des boules dans des tonneaux d’aciers. Les contraintes sont énormes, un tonneau de 3cm d'acier ne dure que 3 mois. Ensuite une partie de l’or est récupérée par le tamis. Il est séparé de la platine de l’antimoine et de l’argent. C'est généralement de l'or 18 quarats. 

Pour concasser la pierre, des boules d'acier sont utilisées. Elles sont grosses comme des boules de pétanques au début, et finissent comme des grosses pièces de 2 euros.

Arold explique le principe de la pétanque au responsable du raffinage, lancera-t'il une nouvelle mode?

Mais la majorité de l’or est obtenue par décantation de la boue et de produits chimiques dans une grande citerne. Ils obtiennent alors de l'or 24 quarats.

Pour nos yeux novices, difficile de voir la différence entre or antimoine et argent, tout ce qui brille n'est pas or...

Le maître raffineur nous raconte le fonctionnement de la mine. Un mineur de base touche 180 mille pesos par semaine, soit 72 euros. Tous les employés peuvent choisir entre un salaire fixe et un paiement en sac de gravats. Et comme ici les gens croient vraiment à leur chance ils tous sont payés en sac de pierres: du vendeur de machine, au mineur en passant par le conducteur de camion. Quand on sait que le record de 10 sacs est l'équivalent de 5 années de salaires d'un mineur.... Il y a quoi devenir fou, non?

Nous finissons la route avec Arold. Encore un détour par un petit village bien joli, dont j'ai oublié le nom (d'ou l’intérêt de ne pas écrire un blog après deux mois!)

Village qui est desservi bien sur par les magnifiques chivas:

et les stops obligatoires pour acheter les fruits colombiens:

Le soir nous quittons Arold à Medellin. Il est temps pour nous de découvrir la Colombie par nous même en mode sac à dos. Ce début de voyage a vraiment été exceptionnel, Zaz et Arold nous ont vraiment permis de profiter de la région au maximum. Malgré les 3 petits jours que nous avions, nous avons l'impression d'être partis depuis une semaine.

MUCHAS GRACIAS AROLD Y ZAZ`