Carthagène: ville mythique!

Carthagène a été fondée en 1533 par les espagnols. La cité a commencé par être un port d’où partaient les richesses d’Amérique du sud en direction de l’Espagne. Mais la ville a vraiment grossi quand elle est devenue une des deux seules villes de l’empire espagnol à pouvoir faire la traite des nègres. Elle a eu une histoire chargée, et heureusement le centre-ville est bien préservé pour en témoigner. Nous passerons notre temps entre la vieille ville et le quartier de Getsamini.

 

Pour bien profiter de la vieille ville, la première chose à faire c’est errer dans les rues.  On flâne au hasard. Quand on arrive à la muraille on repart dans une autre rue ou monte les remparts pour profiter de la vue.

 

La ville est si colorée et fleurie qu’il y a toujours une ruelle à découvrir. Surtout qu’avec un marchand de fruits toutes les 3 intersections, Sophie ne manque pas de carburant. 

 

La ville regorge d’attractions touristiques et de musées. Nous commençons par celui qui nous intrigue le plus : le musée de l’inquisition. 

Avant l'an 1600, il n’y avait que deux tribunaux d’inquisition en Amérique du sud : à Lima et à Mexico. Comme ceux-ci étaient submergés d’affaires, les espagnols firent un tribunal de plus à Carthagène. Au début il s’agissait surtout de chasser la communauté portugaise juive qui devenait de plus en plus puissante économiquement. Une fois les portugais dehors, la chasse aux sorcières commença.

Ici une athée essayant de plaider son cas

Le musée est très bien fait. Entre des panneaux expliquant l’histoire de cette sympathique association cléricale,  se trouvent les objets de tortures d’époque. On apprécie d’autant plus les objets qu’une description détaillée des effets les accompagne.

La traditionnelle guillotine simple et rapide

L’écrase doigt, pour les petits délits ou pour l’échauffement

L’écrase tête (avec sa description bien trop détaillée)

 

Une bonne quinzaine d’objets est exposée, soulignant l’humanisme et la miséricorde de ce mouvement de l’église. Mine de rien, l’humanité s’améliore petit à petit. Après 200 ans d’inquisition et plus de 800 condamnés, le tribunal ferma à l’indépendance de la Colombie en 1821.

 Et on refait un petit tour dans les rues et sur les rampart pour souffler un coup:

 

L’autre attraction touristique est le fort de Carthagène.  A l’époque des colonies la ville était très riche, pirates et corsaires pillaient régulièrement la ville. La première attaque rapporta 310kg d'or au pirate francais Robert Boal. Avec une somme comme ca les forbants rapliquèrent et ce fut la fête du pillage pendant 50 ans. Jusqu'a ce que les espagnols fortifient les cotes et construisent un fort au milieu seul accès terrestre à la ville. L’idée était de retenir les assaillants dans les marais  pendant quelques semaines, le temps que la fièvre jaune et la malaria déciment les attaquants.

40 ans après la contruction du fort, des corsaires francais. attaquèrent. Mais les défenseurs n’étant pas dans le fort (par flemme), il n'y eu presque pas de résitance! Les francais repartirent avec 9 millions de pesos en or et un babiole religieuse de 250 kg en or massif! 

Heureusement le fort fut un peu mieux tenu lors des assauts suivants. La plus grande attaque vint des anglais: 186 bateaux avec 26 000 combattants contre les 6 bateaux et 4000 défenseurs carthaginois. Après 67 jours de sièges les anglais repartent. Ils n'avaient conquis qu'une petite partie de la zone, mais perdu 18 000 hommes, dont plus de la moitié par des maladies. Viva Carthagena!

Et puis on se balade encore dans la rue, parce que vraiment, c'est bien les vieilles rues à Carthagène!

On visite aussi la ville de nuit. Il y a toujours autant de monde et les rues sont très vivantes. A l’est près des remparts, les vendeurs de souvenirs remplissent les trottoirs. C’est le moment pour nous, comme pour beaucoup de monde, de faire les achats qu’on ramenera en Europe. On profite aussi d’un spécialité locale: Arepa con queso, des galettes de maïs chaudes avec du fromage fondu au milieu.

 

 

Mais notre quartier préféré la nuit c’est Getsamini et sa place principale. Devant son église s’organise toute une vie que nous avons plaisir à regarder. Autour de la place se trouve plusieurs chariot de vendeurs. Je profite d’une belle assiette de maïssaussicescarottessaladetrucscroquant avec du fromage fondu dessus bien sur ! Sophie boit sainement ses jus de fruit.

Au centre de la place l’animation est faite par les troubadours des feux rouges qui s’entrainent au jonglage de couteaux ou au crachage de flammes. Un soir une fanfare viendra même jouer sur la place.  Au milieu de tout ca, quelques enfants jouent au foot ou au chat. L’ambiance est bonne, nous revenons tous les soirs.

 Je ne sais pas si je l'ai déjà mentionné, mais le top dans Carthagène c'est de se balader en ville, même de nuit:

Carthagène c'est aussi la mer des Caraïbes et ses îles paradisiaques. Il faut 4 heures de bateau pour rejoindre les iles. Nous décidons de passer la soirée la-bas, même si les agences proposent l’aller-retour dans la journée.  Après avoir passé le harcelment des rabatteurs nous arrivons au guichet. Peu importe celui que vous choisirez ils vendent des tickets pour tous les bateaux, en fonction de qui part en premier. Nous nous retrouvons à côté d’Allemands qui vivent en Colombie, entourés de colombiens. Il y a un animateur sur le pont, on se retrouve dans une caricature de club Med assez marrant. Et c’est parti pour 3h de musique et de jeux. Les colombiens sont vraiment à fond. C’est rigolo à voir, mais il faut être préparé à l’agitation.

Arrivé à la plage, nous allons manger au restaurant du bateau. Rien de bien folichon. Nous avalons le repas et partons en quête d’un logement sur la plage pour la nuit. Il est 14h, ceux qui font l’aller retour ne profiterons de la plage moins de 2 heures !

On s'écarte de la foule journalière, pour rejoindre le coins des "hotels". Nous louons des hamacs dans une petite bicoque qui fait un peu superette. Le « proprio » est un ancien pécheur. On sent bien qu’il tient cet endroit principalement parce qu’il aime vivre sur la plage, pas pour l’argent que ramène les touristes. Ca explique aussi pourquoi notre « hotel » et le plus rudimentaire et le moins cher de la plage.

Nous rencontrons d’autres backpakers. Des francais, des suisses et des italiens. Tous sont en voyage de plusieurs mois. Ca fait vraiment plaisir de retomber dans l’ambiance du tour du monde, c’est comme si nous nous étions jamais arrétés.

C’est la grande détente : plongée masque-tuba, jeux de cartes, lecture, nourriture. C’est vraiment une journée relax.  A l’autre bout de la plage, les bateaux déversent les touristes à grand flots, alors que nous avons notre bout de plage qu’à nous 6.

 

Nos compagnons pour ces 24h.

On rentre sur Cartagène avec un bateau plus rapide, mais qui secoue violement. Un petit diner sur la place de l’église et c’est parti pour Bogota, le dernier stop!

ps: surtout n'oubliez pas de flaner dans les rues carthaginoises!