Jianshui: Confucius et le poulet

Cette ville est, d'après le Routard, la plus belle de la région. Mais elle est relativement peu touristique, et une fois plus on est quasiment les seuls occidentaux.

Le centre-ville est resté comme une carte postale avec ses belles maisons:

Dans certaines maisons on entend un brouhaha et des claquements. C'est un club de Mah Jong: Jeu hyper populaire en Chine

Au début du vingtième siècle, la région du Yunnan était très proche de l'Indochine française, et coupée du reste de la Chine par les montagnes.  La ville de Jianshui était sur le trajet entre Kunming, la capitale du Yunnan, et Hanoi, la capitale de l'Indochine. Puis avec le départ des coloniaux, le Yunnan s'est retourné vers la Chine. Jianshui perdit de son importance et du coup elle fut épargnée par la révolution culturelle et tous les changements de ce dernier siècle.

Nous partons donc en balade dans la vieille ville. On gravit la porte des anciens remparts. De là nous avons une vue sur toute  la ville mais surtout sur l'animation en contre-bas.

Puis on se perd dans les ruelles du quartier musulman afin d'arriver jusqu'à la mosquée. Le Yunnan a eu une grande influence musulmane depuis que des empereurs ont fait appel à des mercenaires turcs. Pendant un moment le Yunnan fut même un sultanat indépendant de la Chine.

Voici donc une mosquée chinoise:

Il faut vraiment voir l'intérieur pour y croire.

Naturellement on passe par la case marché pour voir ce qui se consomme par ici.

Mais surtout nous allons visiter le temple de Confucius. Le lieu le plus important de la ville qui fut construit en  1285.

Sophie en chemin pour le mandarinat

Confucius n'est pas du tout de la région. Le temple fut construit par les dignitaires du Yunnan pour préparer les jeunes nobles au concours du mandarinat. C'était d'autant plus important que les dignitaires locaux avaient été envoyés ici par punition. Le mandarinat était le moyen pour leurs progénitures de retourner au monde civilisé de l'est. On entre par La mer des études:

Un habitué est là à jouer un instrument chinois, on se croirait dans une reconstitution.

Puis on passe par la "porte de l'Étoile du talent littéraire" pour visiter la zone des bâtiments.

Et comme souvent on apprécie le soucis du détail et de l’esthétisme.

L'écriture est une partie importante de la formation de mandarin. Voici une explication de deux signes.

我 "Wo" qui veut dire "je". Cela part du l'image du chasseur et de son arme. Puis ça évolue au cours des siècles.

家 "Tia" qui veut dire maison. Celà représente un cochon sous un toit. Car à l'époque si on avait un porc chez soi on avait de quoi nourrir sa famille pour une semaine.

On continue la balade dans le temple.

Et on sort sur la place centrale de la ville:

Et j'essaie mes petites bases de chinois avec un local. On passe un moment agréable à essayer de se comprendre.

Mais je suis pas près de pouvoir de faire un portait!

Et pour dîner nous profitons de la spécialité locale: un poulet cuit dans un pot en terre avec plein d'herbes aromatiques pendant plusieurs heures. Bon app'